J-4 EN ROUTE POUR LE CHAMPIONNAT DU MONDE FÉMININ ET MIXTE DE RUMILLY : INTERVIEW

par Anne-Pascale DELISLE

À 4 jours du début du championnat du Monde féminin et mixte à Rumilly, et la veille de la coupe du Monde mixte à Saint-Vulbas, nous avons posé 4 questions à Frédéric RUIS président de la Fédération Internationale de Boules.

• Pour le championnat du Monde de Rumilly, comme pour la Coupe du Monde de ce week-end à St Vulbas, pourquoi avoir incorporé des épreuves mixtes ? Quelle est la stratégie de la FIB pour les épreuves mixtes ?

"Je défends depuis quelques années maintenant la valorisation du sport féminin dans notre discipline. Après la création de la coupe du monde féminine en 2013, il me semblait logique de poursuivre avec les hommes. La mixité dans notre sport coche des cases importantes auprès des instances sportives telles que l’IWGA (organisateur des jeux mondiaux) ou bien les jeux méditerranéens.

Cela crédibilise notre sport, pour preuve lors des prochains jeux mondiaux qui auront lieu en Chine en 2025, l’IWGA a sélectionné le relais double mixte. La mixité est donc incontournable et primordiale pour le développement de notre sport. St Vulbas est un club moteur qui défend les mêmes valeurs que je souhaite véhiculer. C’est donc tout naturel qu’on perfectionne cette compétition avant de l’étendre dans le monde.

Pour résumé, nous constatons depuis une dizaine d’années que les féminines apportent un état d’esprit différent. Notre stratégie est très simple. Nous cherchons une reconnaissance des plus grandes instances sportives mondiales et cela passe obligatoirement par le développement des féminines dans le sport par l’équité et l’égalité. La mixité répond à tous ces critères."

• Le début du mois de novembre proposera 2 compétitions importantes au niveau international, la coupe du Monde mixte à Saint Vulbas et les championnats du Monde féminins et mixtes à Rumilly. Pourquoi avoir rapproché ces deux compétitions majeures ?

"Depuis maintenant de nombreuses années, mes prédécesseurs et moi-même avons axé notre politique sur le développement et l’aide aux nations afin que nos compétitions puissent avoir un maximum de pays participants aux compétitions majeures proposées. 

La FIB tient de plus en plus compte du contexte économique qui met en difficulté beaucoup de pays même en Europe. 

Il suffit de voir que les 140 % d’inflation en Argentine, par exemple, handicapent fortement. 

C’est pour cela que proposer, puisqu’on a la possibilité, deux compétitions majeures est une reconnaissance des pays et une aide majeure pour leur développement. Avec un seul billet d’avion aller - retour les pays peuvent défendre leur chance. 

La FIB reste ainsi dans un fonctionnement d’équité."

Le podium des équipes mixtes lors de la 1e édition de la Coupe du Monde de Saint-Vulbas en 2022 (Photo : FFSB)

• Comment évaluez-vous la participation à ces compétitions des différents continents ?

"Notre politique d’aides permet sans aucune discrimination la participation de tous les pays à nos compétitions même si ils doivent passer par des continentaux. Ainsi un classement des meilleures nations est réalisé. Je ne parle pas des quelques nations qui refusent systématiquement ce fonctionnement et qui œuvrent seules sans participer à cette évolution collective de notre sport."

• Pour conclure avez-vous quelques propos personnels à ajouter ?

"Suite aux événements d’Oran où les autorités locales ont refusé le maintien de la cérémonie de récompenses, la FIB en collaboration avec les pays concernés va réaliser les podiums des médailles d’or et autres lors de la coupe du monde de St Vulbas et lors du championnat du monde féminin et mixte de Rumilly. Accusée de promouvoir la cause LGBT par les autorités algériennes et en parfait accord avec l’article 1.2.3 de ses statuts, la FIB exigera la non-discrimination politique, religieuse et raciale."

Merci Frédéric Ruis d'avoir pris le temps de répondre à nos questions.