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08-06-2022
JEAN-YVES PERONNET : "LES JEUX MÉDITERRANÉENS ET LES JEUX MONDIAUX, DES COMPÉTITIONS TRÈS IMPORTANTES POUR NOS ÉQUIPES DE FRANCE"
par R. Chauchot
En lien avec les échéances internationales à venir cette saison, nous avons rencontré Jean-Yves Peronnet, le Directeur technique national. Il souligne l’importance de la participation des équipes de France aux Jeux Mondiaux et Jeux Méditerranéens et revient sur les modalités de sélection.
Entretien avec Jean-Yves PERONNET, Directeur Technique National de la Fédération Française du Sport-Boules
Jean-Yves, peux-tu nous présenter les spécificités des jeux mondiaux et des jeux méditerranéens, et leur importance pour les équipes de France ?
Ces deux compétitions sont organisées par le monde olympique tous les 4 ans, en alternance avec les Jeux Olympiques. Une logistique très lourde est mise en place pour les membres des équipes participantes et l’ensemble de l’encadrement (tenues, déplacements, accréditations…), ainsi qu'une planification rythmée par l’organisation.
Si les Jeux Mondiaux ne regroupent que des sports non olympiques, les Jeux Méditerranéens rassemblent la plupart des sports olympiques, ce qui leur confère une importance supplémentaire. La France bataille toujours pour monter sur le podium de cette compétition et les Sports de Boules ont toujours remporté de nombreuses médailles et des titres, apportant une excellente contribution à notre pays au classement des nations.
Quel est le programme prévu pour ces deux compétitions internationales ?
Les Jeux Méditerranéens se dérouleront à Oran (Algérie) du 26 au 29 juin et les Jeux Mondiaux les 12 et 13 juillet à Birmingham (USA). Pour les féminines, le Sport-Boules sera représenté sur les deux compétitions avec le tir de précision et le tir progressif. Les athlètes masculins ne participeront qu’aux Jeux Méditerranéens, sur ces deux mêmes épreuves.
Peux-tu nous dire quelques mots sur les modalités de sélection en équipes de France ?
Pour ces compétitions internationales, nous avons un protocole strict à suivre, imposé d’une part par l’organisateur et d’autre part par le Comité national olympique et sportif français (CNOSF). Nous devons proposer en début d’année civile une liste large des athlètes potentiellement sélectionnables, à laquelle il faut ensuite, au cours de la saison, se référer pour établir les sélections définitives. Pour les équipes de France, nous avons construit ces listes suite au débriefing des championnats du Monde (entretien individuel réalisé avec les sélectionnés).
Pour rentrer dans les détails, les athlètes impliqués sont ensuite avertis puis nous transmettent, pour l’administratif, la copie de leur passeport, des photos et une fiche de mensurations pour les équipements Coq Sportif, fournisseur officiel du CNOSF.
Il faut ainsi souligner que même si d’autres athlètes remportent des titres ou réalisent de belles performances au cours de la saison, il n’est malheureusement pas possible de les intégrer aux groupex internationaux et de les sélectionner.
Enfin, les sélections sont actées par un comité de sélection, composé de Stéphane Pingeon, Fabien Amar et moi-même.
Concernant la sélection masculine, quelle logique avez-vous suivie ?
Pour le tir progressif, le choix a été cornélien car nous avons trois athlètes d’un excellent niveau, proposant un investissement sans faille dans les préparations proposées. Toutefois, il fallait faire un choix entre Guillaume Abelfo, le champion du Monde, Frédéric Marsens, le champion de France de tir en relais et Alexandre Chirat, le champion de France de la spécialité. Même si nous n’avons que peu de repères sur le tir progressif à 3 alvéoles (une seule confrontation pour eux sur le France-Italie 2022 à Montélimar), le comité de sélection a choisi Alexandre Chirat, invaincu cette saison dans le championnat de France.
Pour le tir de précision, il n’était pas évident d’avoir la disponibilité professionnelle de Grégory Chirat. Nous avons donc sélectionné Sébastien Belay, habitué de cette épreuve et des joutes internationales. Il faut signaler qu’avec Julien Molager, nos trois athlètes avaient réalisé de belles performances lors du dernier France-Italie.
Et pour la sélection féminine ?
Comme nous avons deux compétitions sur le même format, nous avons rapidement fait le choix de sélectionner 4 athlètes différentes, afin que celles-ci engrangent de l’expérience.
Pour les Jeux Méditerranéens qui sont, comme je l’expliquais, notre priorité, nous avons continué à faire confiance à Barbara Barthet en tir progressif, championne du Monde en titre et à Pauline Gouilloud en tir de précision, vice-championne du Monde. Après de nombreux soucis physiques qui l’ont éloigné des terrains en fin de saison, Barbara a pu revenir à excellent niveau physique et technique.
Pour les Jeux Mondiaux, en tir progressif, avec son titre de championne de France 2022, il apparaissait logique de retenir Ophélie Armanet, jeune joueuse talentueuse et investie dans sa préparation. Pour le tir de précision, nous avons eu une déception et une indisponibilité sur la joueuse pressentie. Ainsi toutes les joueuses restantes, et potentiellement sélectionnables, ne faisaient plus régulièrement cette épreuve en championnat. Notre choix s’est tourné vers Floriane Amar, qui a régulièrement pratiqué cette épreuve en compétition par le passé. Il faut rappeler qu’elle a été 4 fois championne de France de tir de précision dont la dernière fois en 2018.
Peux-tu nous donner un peu plus de précisions, les décisions sont-elles parfois difficiles à prendre ?
En premier lieu, je tiens à signaler que toutes nos meilleures joueuses sont, dans les championnats de France des clubs sportifs, souvent amenées à faire du combiné et non du tir de précision, la régularité des résultats étant un peu plus certaine dans cette spécialité. Avec la réforme des clubs et les 5 phases, plus d’athlètes devraient pouvoir régulièrement pratiquer, en compétition, le tir de précision.
Ensuite, concernant les sélections, il nous fallait les officialiser à la fin mai et donc en amont du match Italie-France des 11 et 12 juin 2022. Au vu du peu de compétitions internationales actuellement en place, nous manquions encore de repères pour se rendre compte des prestations de nos joueuses dans des confrontations internationales de Haut Niveau.
Enfin, nous allons, pour remédier à cela, essayer de construire des tournois nationaux ou internationaux pour notre collectif féminin.